Stéphane Braunschweig
Stéphane Braunschweig est né en 1964 à Paris. Après des études de philosophie à l'Ecole Normale Supérieure, il rejoint en 1987 l’École du Théâtre National de Chaillot dirigé par Antoine Vitez, où il reçoit une formation théâtrale pendant deux ans.
En 1988, il fonde sa compagnie, Le Théâtre-Machine, avec laquelle il crée ses premiers spectacles. En 1991, au Centre Dramatique National de Gennevilliers, il les réunit en une trilogie intitulée Les Hommes de neige, pour laquelle il reçoit le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique. Il est dès lors un invité régulier du Festival d’Automne à Paris et commence à présenter son travail dans les grandes capitales européennes (Berlin, Londres, Moscou). En 1992, à l’invitation de Stéphane Lissner, il met en scène son premier opéra au Châtelet.
Stéphane Braunschweig est directeur du Centre Dramatique National/Orléans-Loiret-Centre de 1993 à 1998. Il y crée une dizaine de spectacles qui tournent partout en France et sont accueillis dans les plus grands festivals (Automne à Paris, Avignon, Edimbourg, Istanbul, Rome), et il reçoit pour sa version intégrale du Peer Gynt d’Ibsen le prix Georges Lerminier du Syndicat de la critique. Pendant cette période, il est sollicité à l'étranger, pour l’opéra, notamment à Berlin avec son Fidelio dirigé par Daniel Barenboim, mais aussi à Bruxelles et Venise ; et pour le théâtre, il est invité en Angleterre pour un Measure for Measure de William Shakespeare, au Piccolo Teatro de Milan pour un Mercanto di Venezia du même William Shakespeare, à Munich pour un Woyzeck de Büchner qui lui vaut de recevoir le Bayerischer Theaterpreis (meilleur spectacle de théâtre de l’année en Bavière).
Stéphane Braunschweig est directeur du Théâtre National de Strasbourg et de son école de 2000 à 2008. Il y crée une formation à la mise en scène et à la dramaturgie et confirme le statut de carrefour théâtral européen du Théâtre National de Strasbourg. Parmi ses mises en scène marquantes, Brand d’Ibsen en 2005 et Tartuffe de Molière en 2008 sont couronnés par le Prix Georges Lerminier du Syndicat de la critique. Pendant cette période, il met en scène de nombreux opéras au Festival d’Aix-en-Provence, en particulier un Ring de Wagner en co-production avec le Festival de Pâques de Salzbourg et l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dirigé par Simon Rattle. Et en décembre 2008, il crée Don Carlo de Verdi pour l'inauguration de la saison de La Scala de Milan. Stéphane Braunschweig est directeur du Théâtre National de la Colline de 2010 à 2015. Il s’entoure d’artistes associés (Stanislas Nordey, Célie Pauthe, Caroline Guiela Nguyen). Parmi ses mises en scène, on peut citer son adaptation de Six personnages en quête d’auteur de Pirandello au Festival d’Avignon et tout dernièrement ses Géants de la montagne du même Pirandello, ses créations de l’auteur norvégien contemporain Arne Lygre, ou encore son Canard sauvage, invité par le Festival Ibsen d’Oslo et repris à la Colline en janvier 2016. À l’opéra, il signe notamment des mises en scène pour l’Opéra-Comique (Pelléas et Mélisande de Debussy) et le Théâtre des Champs-Élysées (Idoménée et Don Giovanni de Mozart, Norma de Bellini).
En janvier 2016, Stéphane Braunschweig est nommé à la direction de l'Odéon-Théâtre de l'Europe. Son mandat est renouvelé pour 3 ans en janvier 2021.
Stéphane Braunschweig, qui a signé une soixantaine de mises en scène et de scénographies tant au théâtre qu'à l'opéra, est également auteur et traducteur. Il a publié aux éditions Actes Sud un recueil de textes et d’entretiens sur le théâtre intitulé Petites portes, grands paysages, et traduit de l’allemand, de l’italien ou du norvégien des pièces de Büchner, Kleist, Brecht, Pirandello et Lygre.
Ses mises en scènes à l'Odéon :
Franziska de Frank Wedekind, en janvier 1996
Tartuffe de Molière, en septembre-octobre 2008
Soudain l'été dernier, de Tennessee Williams, en mars-avril 2017
Macbeth, de William Shakespeare, en janvier-mars 2018
L'École des femmes, de Molière, en novembre-décembre 2018
Nous pour un moment, d'Arne Lygre, en novembre-décembre 2019
Oncle Vania [Дядя Ваня], d'Anton Tchekhov, en janvier 2020
Iphigénie, de Jean Racine, en septembre-octobre 2020
Comme tu me veux, de Luigi Pirandello, en septembre-octobre 2021
Jours de joie d'Arne Lygre, en septembre-octobre 2022
© Carole Bellaïche
Le projet artistique pour l'Odéon
Un théâtre ouvert sur le monde et au croisement des générations
En 1983, Giorgio Strehler définissait ainsi son projet pour l’Odéon-Théâtre de l’Europe : accueillir ou coproduire des spectacles européens pour affirmer «l’identité culturelle des Européens, une identité multiple, complexe, contradictoire et qui pourtant est reconnaissable comme le fil rouge qui tramerait notre histoire».
Aujourd’hui ce «fil rouge» s’impose plus à nous comme une question que comme une évidence : il suffit pour s’en convaincre d’observer les attaques auxquelles l’Union européenne doit faire face de la part des nationalismes de tout bord, les peurs que le terrorisme ne manque pas d’attiser, les positions divergentes des gouvernements européens en matière de politique migratoire, les débats de société sur les questions d’intégration, de laïcité et sur la place qu’il faut donner aux identités communautaires, sans oublier les tensions autour de la protection sociale et du coût du travail... ou même les différences d’un pays à l’autre sur le soutien public à la culture.
L’identité européenne reste pour une part une utopie, mais il est des utopies dont nous avons absolument besoin pour affronter notre réalité, et la faire changer. C’est l’utopie d’une identité qui ne se fonde ni sur la nation ni sur la religion, et qui peut justement naître ici, en Europe, sur le socle de notre histoire commune : précisément car cette histoire est celle de nos affrontements nationaux et religieux, celle aussi de nos passés coloniaux et des totalitarismes les plus inhumains. L’identité européenne ne peut être ni la somme de toutes nos identités nationales, ni leur plus petit dénominateur commun : c’est encore, forcément, une identité à construire, faite de renoncements et d’adhésions, et qui suppose que nous nous connaissions mieux les uns et les autres, et que nous nous connaissions mieux aussi nous-mêmes à travers le regard des autres – ce qui sonne déjà comme une vocation pour le Théâtre de l’Europe.
Si le théâtre européen, avec toutes ses traditions et ses racines diverses, donne pourtant l’image d’un ensemble cohérent et ouvert – comme on l’a éprouvé à l’Odéon depuis Giorgio Strehler jusqu’à Luc Bondy en passant par Lluís Pasqual, Georges Lavaudant et Olivier Py –, c’est bien le signe que nous partageons en Europe une histoire, des valeurs, des modes de vie, qui valent bien que l’on se batte pour que cet espace transnational perdure et continue de garantir paix et dialogues entre nous. N’est-ce pas enthousiasmant de voir, d’un pays à l’autre, les spectateurs non seulement curieux mais réellement réceptifs aux esthétiques les plus variées, et les artistes heureux de subir les influences des autres au point de penser que le métissage peut être source d’une explosion de leur singularité ?
Depuis la fondation du Théâtre de l’Europe et déjà même avant, du temps du «Théâtre des Nations», l’Odéon a joué un rôle déterminant et pour ainsi dire militant dans la défense d’une certaine Europe culturelle. Une Europe toujours ancrée dans son héritage de valeurs issues pour une grande part des idéaux des Lumières et de la Révolution Française, et qui continue de considérer comme un socle la liberté de penser et de croire – mais une Europe aujourd’hui «traversée» par un présent qui l’oblige à questionner sa place dans le monde, à se repenser, et peut-être à se dépasser. Le Théâtre de l’Europe doit être plus que jamais ouvert sur le reste du monde. Certains artistes d’Amérique latine, par exemple, travaillant souvent avec peu de moyens mais avec l’urgence d’une nécessité stimulante, et tissant un dialogue continu avec l’histoire du théâtre européen, ou d’autres du Moyen-Orient ou d’Afrique qui tentent de saisir la réalité mouvante de leurs pays aux frontières de l’Europe, doivent nous intéresser au même titre que les grands maîtres du théâtre européen – et nous décentrer.
Les artistes sont particulièrement sensibles à ces mouvements de l’histoire où tanguent les certitudes et les identités, et c’est leur rôle de partager – sensiblement – leurs interrogations, leurs doutes, leurs visions et leurs émotions face à ce qui arrive au présent. Quiconque est retourné au théâtre dans les jours qui ont suivi les attaques terroristes du 13 novembre a pu éprouver la force que peuvent donner ce partage sensible et le fait de vivre ensemble – tout en les ressentant selon nos différences – ces moments particulièrement vifs. Le théâtre n’est sans doute pas là pour donner des réponses à tout, mais il nous permet de mettre en commun des expériences et des vacillements, et d’éprouver comme une richesse et comme une précieuse dynamique cette diversité émotionnelle qui tisse une société à la fois une et multiple – et rien que cela peut donner de la force et de l’espoir, et du bonheur aux spectateurs.
Nous partageons une Europe traversée par les mêmes questions : la planète, la croissance, la peur de l’avenir, les replis nationalistes, la xénophobie et les haines intercommunautaires, le terrorisme... À quoi ressemblera ce monde que nous préparons pour les générations futures ? Parce qu’ils sont les premiers concernés, les jeunes artistes sont ceux qui ressentent ces questions avec le plus d’acuité, sans pour autant qu’il s’agisse là de questions générationnelles. Au contraire elles nous concernent tous, et nous avons profondément besoin de regarder le monde à travers les yeux de ces jeunes gens.
Dans tous les théâtres que j’ai dirigés, je n’ai eu de cesse de vouloir croiser les regards et de confronter les générations. Bien sûr le Théâtre de l’Europe doit continuer de présenter les spectacles des grandes signatures du théâtre européen. Ce sera le cas cette saison avec Ivo van Hove, Krystian Lupa, Georges Lavaudant, Deborah Warner et Thomas Ostermeier. Mais il doit aussi s’ouvrir à toute une nouvelle génération de femmes et d’hommes, qui sont déjà pour certains les metteur(e)s en scène et les auteur(e)s les plus intéressant(e)s d’aujourd’hui. Les italiens Daria Deflorian et Antonio Tagliarini présenteront ainsi pour la première fois deux spectacles au Théâtre de l’Europe. J’ai aussi souhaité que l’Odéon puisse s’associer avec quatre artistes de cette nouvelle génération que nous retrouverons de saison en saison. Dès novembre, vous pourrez découvrir une installation-performance lointainement inspirée de Macbeth de la brésilienne Christiane Jatahy, et en juin une Médée d’Euripide revisitée par l’australien Simon Stone. Ils créeront la saison suivante des spectacles en français, aux côtés de Caroline Guiela Nguyen et Sylvain Creuzevault, également associés. Pour ce qui est du répertoire, il y aura aussi de la confrontation : des relectures des grandes œuvres du passé à l’aune du monde présent, et des textes d’aujourd’hui qui tentent de se saisir des grandes problématiques de notre temps ou de se mettre tout simplement en résonance avec les structures en mutation de nos psychismes contemporains. Textes et «écritures de plateau» naturellement, puisqu’elles sont au cœur des pratiques théâtrales actuelles : Dom Juan de Molière par Jean-François Sivadier, 2666 de Roberto Bolaño par Julien Gosselin, Un amour impossible de Christine Angot par Célie Pauthe, Songes et Métamorphoses d’après William Shakespeare et Ovide par Guillaume Vincent, Le Radeau de la Méduse de Georg Kaiser par Thomas Jolly, et Soudain l’été dernier, le chef-d’œuvre de Tennessee Williams immortalisé par le film de Mankiewicz mais rarement porté à la scène, et qui sera ma première incursion dans le répertoire américain : une pièce dense et concise comme un diamant noir, qui porte un regard d’effroi sur la sauvagerie qui trame les relations entre les plus puissants et les plus fragiles de ce monde.
Dans la lignée de mes prédécesseurs, je souhaite aussi poursuivre l’ambitieux programme des Bibliothèques de l’Odéon, et ses partenariats avec médias et éditeurs, en y développant des cycles de lectures de nouvelles dramaturgies européennes, ainsi que les débats où résonne l’actualité de questions qui excèdent nos frontières.
Faire partager les plus hautes exigences artistiques et le goût de l’audace à un public toujours plus divers et plus vaste, c’est le sens de notre mission de service public. C’est pourquoi on ne doit cesser d’avoir pour ambition une plus grande mixité sociale, géographique et générationnelle. C’est affaire de programmation naturellement, mais aussi de politique tarifaire et d’accessibilité. Dès le mois de janvier nous proposerons, par exemple, pour les spectacles bénéficiant de séries longues deux avant-premières à moitié prix. Nous veillerons aussi à la présence toujours plus importante du public jeune dans nos salles.
Et puis, ce théâtre que l’on veut ouvert sur le monde doit lutter contre cette image qui colle parfois au théâtre public français d’être trop fermé sur lui-même, ou réservé à un public d’initiés. Cela tient en partie au fait que nos scènes elles-mêmes reflètent faiblement la diversité de la population française. Je souhaite que le Théâtre de l’Europe contribue à faire changer les choses et, sans figer l’art dans d’impossibles quotas, donne un véritable élan vers une meilleure représentation de la diversité sur les plateaux.
Dans un même esprit, ce qui a été initié depuis plusieurs années à l’Odéon en matière d’éducation artistique et d’action sociale (programmes Génération(s) Odéon, Adolescence et territoire(s), etc.) doit être poursuivi et développé pour faire de l’Odéon un acteur inventif de cette «intégration par la culture» qu’on sait primordiale aujourd’hui.
C’est aujourd’hui un immense honneur pour moi de prendre la direction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe, et de succéder à Luc Bondy, grand metteur en scène et grand Européen, trop tôt disparu. Dans les temps qui s’annoncent, la mission est belle et difficile : que le Théâtre de l’Europe demeure au premier rang des théâtres où résonnent et se réfléchissent les questions les plus vives du monde où nous vivons – un théâtre où de grands artistes, par l’acuité singulière de leur regard et de leur imaginaire, nous donnent la force et la joie d’y voir plus clair.
Avec sa salle historique au cœur du vieux Paris et ses Ateliers Berthier idéalement situés dans l’espace élargi du Grand Paris, le Théâtre de l’Europe possède tous les atouts pour se situer au croisement des générations et des courants qui font de l’Europe d’aujourd’hui une Europe «traversée», et espérer faire avancer, ne serait-ce que de quelques pas, le rêve européen.
Stéphane Braunschweig
Présentation de saison 2016-2017, mai 2016
Les artistes associés
Stéphane Braunschweig a souhaité associer quatre artistes à son projet artistique en tant que directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe : Sylvain Creuzevault, Caroline Guiela Nguyen, Christiane Jatahy et Alexander Zeldin.
Sylvain Creuzevault
Sylvain Creuzevault commence la mise en scène en 2003, avec le groupe d’ores et déjà dont il est cofondateur. Il crée Baal de Brecht dans le cadre du Festival d’Automne à Paris en 2006 (aux Ateliers Berthier de l'Odéon), puis monte en 2007 Le Père tralalère au Théâtre Studio d’Alfortville, et en 2009 Notre terreur à La Colline – deux spectacles où l’improvisation a une large part.
Après avoir travaillé en Allemagne, Sylvain Creuzevault met notamment en scène en 2014 Le Capital et son Singe, autour de Marx, qu’il retrouve en 2018 avec Banquet Capital, et en 2016 Angelus Novus AntiFaust. La même année, il installe sa compagnie Le Singe à Eymoutiers dans le Limousin.
Artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europe depuis 2016, il consacre un cycle à Dostoïevski avec Les Démons en 2018, Le Grand Inquisiteur en 2020 et Les Frères Karamazov en 2021. Cette même année, il fonde les “Conseils Arlequins, École du Parti” dont le travail de formation de l’acteur se développe autour du roman L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss.
Caroline Guiela Nguyen
Autrice, metteuse en scène, réalisatrice, Caroline Guiela Nguyen intègre l’école du Théâtre national de Strasbourg puis fonde en 2009 la compagnie Les Hommes Approximatifs. Suivent Se souvenir de Violetta (2011), Ses Mains, Le Bal d’Emma (2012), Elle brûle (2013), Le Chagrin (2015), Mon grand amour (2016), SAIGON (2017). En 2016, elle crée avec Alexandre Plank et Antoine Richard une pièce radiophonique, Le Chagrin (Julie et Vincent) pour France Culture dans le cadre de “Radiodrama”.
Parallèlement, Les Hommes Approximatifs et la compagnie Louis Brouillard collaborent avec la Maison centrale d’Arles et Jean Ruimi et y créent Désordre d’un futur passé (2016) et Marius (2017). SAIGON (71e Festival d’Avignon, et présenté aux Ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe en janvier 2018 et repris en juin 2019) tourne trois ans dans une quinzaine de pays. Il vaut à Caroline Guiela Nguyen, entre autres distinctions, le Prix nouveau talent de la SACD, ainsi que le prix Georges Lerminier du Syndicat de la critique (meilleur spectacle créé en province). Entamé en 2019, le cycle Fraternité compte à ce jour trois projets : Les Engloutis (un film tourné à la Maison centrale d’Arles et coproduit par Les Films du Worso) ; FRATERNITÉ, Conte fantastique (Festival d’Avignon 2021) ; L’Enfance, la Nuit (Schaubühne, 2022). Caroline Guiela Nguyen est aujourd’hui artiste associée à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à la Schaubühne à Berlin et au Théâtre national de Bretagne.
Christiane Jatahy
Christiane Jatahy est née à Rio de Janeiro. Elle construit des dispositifs croisant les ressources du théâtre et du cinéma, travaillant sur les méthodes contemporaines de communication et les différents types de participation des publics. En 2004, elle fonde la Companhia Vértice et entame la création d’une trilogie où elle fait interférer, à partir de matériaux documentaires, histoire personnelle et perspectives politiques plus larges. La notoriété de Jatahy dépasse très vite les frontières du Brésil. Depuis 2011, elle explore une autre voie esthétique : l’équipe part désormais d’une fiction pour l’ouvrir sur la réalité d’une situation contemporaine. En France, elle s’est fait connaître avec Julia, What if they went to Moscow et A Floresta que anda (créés en 2012, 2014 et 2016). Après La Règle du jeu, d’après Jean Renoir (Comédie-Française, 2016), elle a écrit et mis en scène un diptyque inspiré d’Homère : Ithaque (Notre Odyssée 1) en 2018, et Le Présent qui déborde (présenté au festival d’Avignon en 2019), joué aux Ateliers Berthier et au Centquatre, avant de partir en tournée internationale. Entre chien et loup, inspiré du film Dogville de Lars Von Trier a été créé au Festival d’Avignon 2021.
Christiane Jatahy est artiste associée à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, au Centquatre-Paris, au Schauspielhaus – Zürich, aux ArtsEmerson – Boston et au Piccolo Teatro – Milan ; on vient de lui attribuer le Lion d'Or 2022 de la Biennale de Venise.
À l’Odéon, Christiane Jatahy a présenté :
– A Floresta que anda, 2016
– Ithaque (Notre Odyssée 1) inspiré d’Homère, 2018
– Le Présent qui déborde d’après Homère, 2019
– Entre Chien et loup d'après Dogville de Lars Von Trier, 2022
Alexander Zeldin
Né en 1985 à Londres, auteur et metteur en scène anglais de théâtre, il a présenté des spectacles en Russie, en Corée du Sud et au Moyen-Orient, au Festival de Naples, avant de travailler sur ses propres textes dans le cadre de son enseignement à l’East 15 Acting School (2011-2014). Il a été assistant à la mise en scène pour Peter Brook et Marie-Hélène Estienne. Beyond Caring, qui a été salué par la critique, raconte l’histoire de plusieurs travailleurs de nuit qui se rencontrent dans une boucherie industrielle.
Créé au Yard Theatre de Hackney en 2014, cette pièce a été reprise au National Theatre en 2015. La même année, Zeldin reçoit le Quercus Trust Award et devient ariste associé au Birmingham Repertory Theatre. Après une tournée de Beyond Caring, Zeldin en donne une nouvelle version américaine. Produite par le Lookingglass Theater en collaboration avec la compagnie Dark Harbour Stories de David Schwimmer, elle a été présentée à Chicago en 2017. En 2016, Love a été présenté au National Theatre, avant d’être repris au Birmingham Rep et de partir en 2018 pour une tournée européenne (Ateliers Berthier, 2018) qui s’est poursuivie en 2020-2021 (organisée par l’Odéon-Théâtre de l’Europe). La BBC et Cuba Pictures en ont produit une version filmique. Artiste associé au National Theatre de Londres, Zeldin est lauréat du 25e anniversaire de la Fondation des arts en 2018. Son triptyque des Inégalités s’est achevé en 2019 avec Faith, Hope and Charity (Odéon, 2021).
À l’Odéon-Théâtre de l’Europe, il a présenté Love en novembre 2018 et Faith, Hope and Charity en juin 2021 aux Ateliers Berthier. Il crée sa première pièce en français, Une mort dans la famille en 2022.
L'équipe
Direction :
Directeur : Stéphane Braunschweig
Administratrice : Patricia Stibbe
Directeur de la programmation : Didier Juillard
Directeur technique : Christophe Gualde
Directeur de la production et des budgets : Fabrice Yvrai
Directeur de la communication et des publics : Olivier Schnoering
Directeur du bâtiment et de la sécurité : David Schaal
Directrice des ressources humaines : Dominique Robin
Agent comptable : Boris Renaison
Attachée de direction auprès du directeur et de l'administratrice : Catherine Ferrari
Production :
Directeur de la production et des budgets : Fabrice Yvrai
Directrice adjointe de la production : Agnès Ravaud
Responsable juridique et de la commande publique, adjointe au directeur : Clémentine Wyka-Dury
Administratrice de production : Cléo Blassel
Mécénat et Développement :
Directrice du mécénat et du développement : Valentine Boullet
Chargée de mécénat et du développement : n.n
Assistante mécénat : Anouk Adou
Direction de la communication et des publics:
Directeur de la communication et des publics : Olivier Schnœring
Directrice adjointe de la communication et des publics : Juliette Col
> Cellule numérique
Responsable des projets et contenus numériques : Myriam Giffard
Chargée des contenus numériques et webmestre : Doriane Balin
Chargée de communication numérique et de médiation culturelle : Chloé Ligneau
> Communication
Responsable de publications et de gestion : Sarah Caussé
Responsable des ressources documentaires, déléguée à la protection des données : Juliette Caron
Chargé des invitations : Lydia Magnieu-Ivanova
Intendant : Noé Outier
> Médias :
Responsable du pôle médias : Lydie Debièvre
Chargée de relations médias : Valentine Bacher
> Ventes et marketing :
Responsable pôle ventes et marketing : Nathalie Babault
Responsable billetterie : Amandine Merlet
Cheffe de projet solution billetterie - CRM : Claire Picot
Chargés de billetterie : Jean-Michel Fairfort, Léa Khedhiri
> Médiations et développement des publics :
Cheffe de projet recherche et création de contenus : Clémence Bordier
Cheffe de projet secteur champ social et handicap : Alice Hervé
Responsable groupes et collectivités : Caroline Polac
Cheffe de projet secteur enseignement supérieur : Élise Camps
Cheffe de projet secteur enseignement : Coralba Marrocco
Assistante administrative : Mathilde Desvaux
Volontaire service civique : Pierre Neumann
> Accueil :
Chefs du service d'accueil : Sabrina Hamiche, Loris Marti
Responsable de salle : Philippe Chevalier
Contrôleur : Ahmed Amghane
Hôtes d'accueil : Julien Cosqueric, Laurence Nadal, Christel Papoin, Guillaume Duhamel
Technique :
Directeur technique : Christophe Gualde
Directeur technique adjoint : n.n
Adjointe administrative au directeur technique : Nathalie Féret
Régisseuse, scénographe : Isabelle Neveux
Chauffeur : Yliès Nefoussi
> Régie générale :
Régisseurs généraux : Olivier Place, Frédéric Rui, n.n
Régisseurs généraux adjoints : Pascal Brami, Thomas Braud
Apprentie à la régie générale : Loraine Mercier
> Son/vidéo :
Chef de service son/vidéo : François Gestin
Régisseurs son : Dominique Ehret, Théo Jonval, Thierry Jousse
Régisseuse vidéo : Maïa Fastinger
Apprenti au service vidéo : Léo Diologent
Apprenti au service son : Julien Villard
> Lumière :
Chef service lumière : Jaufré Thumerel
Chef de service lumière adjoint : Mogan Daniel
Régisseurs lumière : Gilles Chaudemanche, Julien Cocquet, Charlotte Feuillette, Patrice Pépin
Responsables des ateliers lumière : Nicolas Domicile, Patrick Grandjean
Électricienne : Juliette Lambert
Apprentis au service lumière : Oumar Fofana, Pierre Pino, Mille Zhong
> Habillement :
Cheffe du service habillement : Christine Rockstedt
Adjointe à la cheffe du service habillement : Jennifer Ribière
Chefs d'équipe habillement : Nicolas Dupuy, Alice Gai, Magalie Pichard, Florence Tedeschi, Candice Wehner
> Plateau :
Cheffe du service plateau : Clémentine Bollée-Legeas
Chef du service plateau adjoint : Pierre Cabrillac
Régisseuse accessoires : Sophie Camus
Chefs machinistes : Claude Cuisin, Jaime De miranda, Dominique Louise
Chefs machinistes adjoints : Pascal Alforchin, David Broutté, Gilles Hollande, Jacques Venturini
Machinistes spécialisés : Nathalie Auvray, Luc Blondeel, Cédric Bretteville, Fabrice Charles, Stéphane Ferrand, François Grosz, David Leuillet, Vincent Val, François Zani
Apprenties au service plateau : Jasmine Bouvier, Coline Mengin
> Construction :
Chef d'atelier : Faridge Akhounak
Chef constructeur menuiserie : Rudy Longhino
Chef constructeur serrurerie : Fabien Bertho
Chef décorateur : David Richard
Machinistes constructeurs : Sylvain Letourneur, Jésus Valseca Martin, Julien Renaud
Apprenti à la menuiserie : Ezra Baker
Bâtiment et Sécurité :
Directeur du bâtiment et de la sécurité : David Schaal
Attachée de direction : Laure Legoff
Responsable RSO, gestion administrative et bugdétaire - adjointe au directeur du bâtiment et de la sécurité : Anne-Shifra Lévy-Grinbaum
Adjoint au directeur du bâtiment et de la sécurité, chargé de la sécurité et de la maintenance du bâtiment : Djamel Abes
Adjoint au directeur du bâtiment et de la sécurité, chargé de la sécurité et de la maintenance des Ateliers Berthier : Malik Djebli
Responsable sécurité et incendie : Rhadia Fakhet
Agents de sécurité : Saïd Aouan, Gilbert Francillonne, Abdramane Traoré, Mokram Zamouri
Responsable de maintenance et de travaux électrique : Thierry Hameau
Ouvriers tout corps d'état : Jean-Yann Aure, Larbi Taleb
Systèmes d'information :
Responsable des systèmes d'information : Sylvain Cardine
Ressources Humaines :
Directrice des ressources humaines : Dominique Robin
Responsable santé sécurité au travail et prévention des risques professionnels : Renaud Vedel
Responsables ressources humaines : Hélène Debure, Sophie Damman
Assistante administrative au comité social et économique : Claire Clément
Agence comptable :
Agent comptable : Boris Renaison
Cheffe comptable − adjointe à l'agent comptable : Sophie Loisel
Adjoint au chef comptable : Pascal Lelièvre
Responsable de la paie : Jean-Pierre Courty
Cheffe de section comptable : Anne-Laure Heurtevent
Comptables : Agnès Fort, Stéphane Tourtelier
Apprentie au service paie : Bruxia Ngwirounda
Pour contacter par mail les membres de l’équipe prenom.nom [@] theatre-odeon.fr
Le théâtre de l'Europe
“L’identité culturelle des Européens est une identité multiple, complexe, contradictoire et qui pourtant est reconnaissable comme le fil rouge qui tramerait notre histoire.”
Giorgio Strehler
Les collaborations et les tournées internationales de l’Odéon
Outre l’accueil de nombreuses productions étrangères sur ses deux scènes, l’Odéon est partenaire et coproducteur de spectacles produits au niveau européen. Les mises en scènes des artistes associés à l’Odéon sont également présentées dans de nombreuses villes européennes et au-delà de l’Europe.
Mitos 21
L’Odéon fait partie de cette association européenne, regroupant certaines des institutions théâtrales européennes les plus importantes. Son objectif principal est de favoriser la rencontre et l’échange entre professionnels du théâtre en Europe, et de travailler ensemble sur des thématiques communes en mettant en perspective les savoir-faire.
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Prospero
L’Odéon fait partie du réseau de théâtres européens Prospero, avec lequel il développe des projets de collaborations, coproductions, tournées, et ressources numériques à l’échelle internationale.
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Surtitrages
L’Odéon affirme sa mission européenne: plusieurs spectacles sont désormais surtitrés en anglais tous les samedis et en français un vendredi du mois.
L'histoire
De 1782 à aujourd’hui, découvrez l’histoire du Théâtre national de l’Odéon. Un parcours illustré d'images ou de vidéos peu connues pour comprendre le destin du Théâtre-Français voulu par Louis XV, devenu Second-Théâtre Français, Théâtre de France, Théâtre de l'Europe...
Si la frise historique ne s'affiche pas sur votre navigateur, ou si vous avez du mal à la lire, vous pouvez en télécharger le texte ici.
Les lieux
L’Odéon-Théâtre de l’Europe a été édifié en 1782 par les architectes Peyre et de Wailly et reconstruit à deux reprises après les incendies de 1799 et 1818. Il s’agissait alors du premier édifice parisien monumental entièrement voué à l’art théâtral. La salle à l’italienne, la plus grande de Paris à l'époque, pouvait loger 1913 places ; elle en compte 800 aujourd'hui. L'Odéon est classé en totalité monument historique depuis le 7 octobre 1947.
En mai 2005, les Ateliers Berthier sont devenus officiellement la deuxième salle de l'Odéon-Théâtre de l'Europe. Cette salle de spectacle pionnière dans le quartier intégrera sur le même site la future cité du théâtre, pôle artistique et culturel qui réunira aux côtés de l'Odéon le Conservatoire national supérieur d'art dramatique et la Comédie-Française.
L'Odéon 6e
Le Théâtre de l'Odéon, qui a ouvert ses portes en 1782, est le plus ancien théâtre-monument de Paris. Le bâtiment se distingue par l'austérité de ses formes cubiques, par sa massivité et par son ordre dorique, auquel les deux architectes avaient donné une justification : c'est l'ordre d'Apollon, le chef des muses. Le caractère monumental de l'édifice est une réminiscence de la grandeur des monuments de l'Antiquité grecque...
Il a été construit, sur les anciens terrains de l'hôtel de Condé, par les architectes Charles de Wailly (1730-1798) et Marie-Joseph Peyre (1730-1785), représentants du style néoclassique, qu'ils vont contribuer à populariser.
Des arches, de chaque côté de la façade, conduisaient alors aux bâtiments qui flanquent le théâtre, de l'autre côté de la rue, ancrant le bâtiment dans son environnement. Elles ont été démolies en 1833, l'État ayant décidé de se défaire des immeubles attenants.
Une arcade fait le tour de l'édifice. Jusqu'à la dernière guerre, des bouquinistes tiendront boutique en-dessous.
Le vestibule
A l'intérieur, un vestibule carré, planté de colonnes d'ordre "dorique toscan", s'ouvre à deux escaliers symétriques et monumentaux. Les deux incendies de 1799 et 1818 ont épargné la partie avant du bâtiment, séparée de la salle par un mur épais en maçonnerie : vestibule, escaliers, foyer du public.
À l'origine le plafond du vestibule était percé en son centre d'une ouverture qui en permettait l'éclairage zénital. Mais cette ouverture fut bouchée dès 1783, un an après l'inauguration, lors de la création du foyer du public qui surplombe le vestibule.
Le foyer du public
L'état actuel du foyer du public est à peu de chose près celui d'origine...
En 1783, un an après l'ouverture du théâtre, ce foyer est créé au dessus du vestibule (le foyer du public se trouvait à l'inauguration placé latéralement, à l'est de la salle).
Une cheminée "à l'égyptienne", flanquée de deux sphinges, est installée. Le sculpteur Caffieri réalise quelques sculptures décoratives pour le dessus des portes : des petits génies tenant des emblèmes mythologiques. Le buste de Molière sculpté par Houdon ornait alors le dessus de la cheminée (il se trouve actuellement au musée des chateaux de Versailles et de Trianon). À sa place se trouve aujourd'hui un buste en bronze représentant André Antoine, par Aslan (1949).
La plupart des sculptures qui ornaient le foyer en 1783 furent déménagées dans la salle Richelieu en 1799, après le premier incendie. Tel fut également le sort de la fameuse statue en marbre blanc représentant Voltaire assis, également par Houdon, qui accueillait les spectateurs dans le vestibule (il avait été offert par Mme Denis à la Comédie Française).
Les cariatides qui se dressent en ronde au-dessus du centre du foyer datent, elles, de la restauration qui a suivi le 2e incendie, en 1818.
Les grandes sculptures (Racine et Corneille, La Comédie et la Tragédie), tout comme les tableaux qui ornent actuellement le foyer, datent de la direction de Félix Duquesnel, autour de 1875.
La salle
La salle, de plan circulaire à l'origine, en ellipse depuis la restauration de Chalgrin en 1808, est la première salle parisienne à prévoir des bancs pour asseoir les spectateurs du parterre. Elle peut contenir 800 spectateurs, depuis sa restauration et sa réouverture en 2006.
Blanche à l'origine, la salle fut bleue, feuille morte, et rouge "Comédie-Française" après la deuxième guerre mondiale, du temps de la "salle Luxembourg", couleur encore en place aujourd'hui.
La restauration du théâtre (2003-2006) a permis de modifier le rapport scène-salle. Pour les besoins de la scénographie contemporaine, et pour simplifier l'accueil des spectacles venus d'autres théâtres, il a été décidé de mettre la scène à l'horizontale (et au niveau de la rue, pour faciliter l'entrée des décors). En contrepartie, la pente du parterre a été nettement amplifiée.
Détails de la salle
Le plafond d'André Masson
Le plafond actuel (1965), d'André Masson, est élaboré autour du thème central d'Apollon-soleil, et de différentes figures de la tragédie et de la comédie.
Il remplace celui peint par Jean-Paul Laurens en 1888.
André Masson a repris autour du thème central d'Apollon-Soleil (le héros arrachant le coeur solaire de l'aigle), les figures de la Comédie et de la Tragédie : Eschyle (Agamemnon), Aristophane (Lysistrata), Shakespeare (Les Joyeuses commères de Windsor et Falstaff), Kleist (Penthésilée), Claudel (Tête d'or) ; et enfin trois colosses exprimant les trois attitudes fondamentales de la vie : la jubilation, la douleur et la méditation.
Le Salon Roger Blin
Le Salon Roger Blin, à l'origine un petit foyer, ouvert sur le grand foyer du théâtre, créé à la fin du XIXe siècle, transformé en 1967 par Jean-Louis Barrault en tout petit laboratoire de théâtre, est aujourd'hui un espace de lectures et de rencontres. Il abrite aussi la librairie du théâtre.
Le Salon Roger Blin, sa scène
En 1967 Jean-Louis Barrault avait fait transformer cet espace presque muséal (il abritait une collection de tableaux et de bustes) en un « laboratoire pour textes inédits, un théâtre intime pour création d'oeuvres nouvelles ».
Cette toute petite salle, baptisée Petit-Odéon, puis en 1984 Salle Roger Blin, saura trouver un public curieux, à l'affût des nouveautés.
Durant les années 70, Jean-Pierre Miquel en supervisera la programmation.
Y seront créés nathalie Sarraute, Carol Berstein, Sam Shepard, François Billetdoux, Bernard-Marie Koltès, Jean-Luc Lagarce, Heiner Müller, Dea Loher, et bien d'autres.
Depuis 1967 l'espace a été repeint en noir, la structure des gradins modifiée à plusieurs reprises au gré des mises aux normes de sécurité.
Pourtant lors de la dernière campagne de travaux (2002 - 2006), l'architecte a décidé la remise en l'état du foyer public originel : en effet cette salle ne pouvait plus accueillir de spectacles, les travaux lui faisant perdre ses coulisses.
En septembre 2009, cet espace a été à nouveau baptisé Salon Roger Blin, reprenant le nom qui avait été attribué à cette salle en 1984 puis abandonné, et marquant ainsi la présence dans les murs de l'Odéon d'un immense artisan du théâtre aux côtés de Serreau, Gémier et Barrault.
photo © Thierry Depagne - 18 juin 2008
Les Ateliers Berthier
Entrepôt de décors de spectacle construit en 1895 par Charles Garnier pour l'Opéra de Paris (dont il est l'architecte) et prolongé dans les années 50, la salle des Ateliers Berthier, située boulevard Berthier, Paris 17e, a été transformée en édifice public en janvier 2003, pour servir de salle provisoire à l'Odéon durant les travaux de sa salle historique, entre 2002 et 2006.
En mai 2005, les Ateliers Berthier sont devenus officiellement la deuxième salle de l'Odéon-Théâtre de l'Europe, avec une capacité de 480 spectateurs.
En 2015, le Théâtre de l’Odéon a profité de la trêve estivale pour engager des travaux sur le site des ateliers Berthier afin de moderniser les équipements techniques et de faciliter l’accueil du public dans les espaces de réception.
La salle de spectacle a été équipée d’un gril, en vue d’améliorer les conditions de montage et de sécurité. afin de gagner en hauteur scénique, le gril s’étend désormais à 12,80 mètres de hauteur sur quasiment toute la surface de la salle, 13 mètres de large sur 31 mètres de long. Sous ce gril, des porteuses déplaçables, ou barres mobiles sur lesquelles les décors et les lumières sont accrochés, ont été suspendues et reliées à un système de pilotage central, facilitant les installations scéniques.
Encourager la création c’est aussi donner les moyens de leurs ambitions aux metteurs en scène qu’accompagne l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Grâce aux ateliers de décors et à ses artisans, les artistes peuvent concevoir des scénographies ambitieuses et novatrices.
Les travaux engagés aux ateliers Berthier ont également permis de remanier les espaces d’accueil du public. les circulations ont été revues. un voile de béton a été abattu au fond de l’espace librairie, de façon à ouvrir un nouvel accès au café de l’Odéon. l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite a été améliorée. Ces changements permettent de fluidifier les accès aux différents lieux de vie, de la librairie au café, dont le bar et les comptoirs ont été remis aux normes, jusqu’à la grande salle.
La Cité du théâtre
Au coeur du quartier Clichy-Batignolles dans le XVIIe arrondissement, la future Cité du théâtre, implantée sur l’actuel site des Ateliers Berthier, regroupera trois grandes institutions du monde théâtral: l’Odéon-Théâtre de l’Europe, la Comédie-Française et le Conservatoire nationalsupérieur d’art dramatique-PSL (Paris Sciences et Lettres)
2019 a vu l'équipe espagnole Nieto Sobejano Arquitectos associée à l'agence française Périphériques Marin+Trottin Architectes être choisie pour construire la cité du théâtre, autour d’un projet architectural novateur et ambitieux.
Cet ensemble architectural, dont les travaux débuteront fin 2021, constituera un pôle artistique et culturel de référence dédié à l’art dramatique et à son apprentissage.
L’Odéon-Théâtre de l’Europe s’équipera d’une nouvelle salle de répétition ouverte au public (250 places), et de nouveaux ateliers de construction qui s’ajouteront à la salle modulairedéjà existante (500 places). L’Odéon renforcera sa mission au service de la création française, européenne et internationale.
La proposition architecturale de Nieto Sobejano Arquitectos a été retenue, elle vise à mettre en valeur le patrimoine existant et à l’insérer dans lenouveau tissu urbain par une continuité de la trame paysagère. L’agence Périphériques Marin+Trottin architectes s’associe à eux pour concevoir cet équipement majeur.
Au coeur du Grand Paris, cette contiguïté de deux théâtres nationaux, d’une grande école d’art dramatique, d’un centre de ressources et de salles de médiation permettront la rencontre féconde, à toute heure, entre les publics, les acteurs, les élèves et les professionnels du théâtre.
La salle de l’Odéon aux Ateliers Berthier restera en activité pendant la durée des travaux.